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Quel est votre lieu préféré sur terre ?

Je ne sais pas si on peut réellement parler de lieu, mais il y a aux Îles-de-la-Madeleine des espaces-territoires et des espace-instants dans lesquels j'habite tellement fort que j'ai la certitude qu'ils n'ont existés que pour moi et celleux avec qui je les ai partagés. Il y a quelque chose de l'éphémère de ces rencontres entre lieu, espace, temps et regard qui rendent la maison infinie, comme une certitude rassurante de ne jamais venir à bout du vaste territoire où je réside.

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Quel est votre rapport au maritime, votre lien avec l'horizon, l'air du large, le son des vagues ?

C'est dur à expliquer, je crois que mon rapport au paysage insulaire va au-delà de la contemplation. Dernièrement je me questionne à savoir si on peut habiter un territoire simplement par le regard. J'ai l'impression qu'il y a une partie de moi qui cherche carrément à en faire partie. Que ce soit dans ma manière de le photographier, de le fragmenter, de le raconter, il y a ce besoin de m'y glisser, de lui appartenir.

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Quel est votre mot préféré ? Quel usage, quel sens lui préférez-vous ?

Il y a le mot ensemble qui revient souvent, dans ma démarche, dans mes réflexions. Il m'intéresse dans la manière surprenante dont il peut cohabiter avec la solitude, dans l'idée du seul·e ensemble. Dans mon rapport à la marche, au déplacement et comment ils s'inscrivent dans ma pratique artistique, j'y vois aussi ces possibilités de partages qui dépassent l'humain. Je trouve que je fais un bel "ensemble" avec le territoire que j'habite et avec les humains qui parfois le partagent avec moi.

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Quel·le·s sont les auteurs et autrices qui vous accompagnent depuis longtemps ?

Il n'y a pas vraiment d'auteur·rice·s qui m'accompagnent depuis longtemps. Plutôt des œuvres dans lesquelles j'aime replonger sachant qu'elles me marqueront différemment à chaque lecture. La femme qui fuit, d'Anaïs Barbeau Lavalette, entre autre. Les quelques lectures que j'en ai fait m'habitent et parlent différemment aux multiples identités que je porte : la femme, l'artiste et la personne adoptée, selon qui a besoin de se faire raconter à ce moment-là. Pareillement pour Alessandro Baricco avec Océan mer, j'aime lire la mer autrement que comment j'arrive à la vivre ici.

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Quels livres reposent patiemment sur votre table de chevet ?

Il y a une bonne pile de livres qui attendent sur ma table de chevet. Certains y sont depuis des années, mais j'ai cette certitude que les lectures se présentent souvent au moment où on en a besoin ou du moins où on est prêt·e·s à les recevoir. En ce moment il y a La patience du lichen de Noémie Pomerleau Cloutier et Blanc résine d'Audrée Wilhelmy qui m'attendent. Puis il y a Quand je ne dis rien je pense encore de Camille Readman Prud'homme que je garde toujours à porté de main. C'est un livre dans lequel j'ai l'impression de me lire, rempli de réflexions que j'aurais aimé avoir, mais que j'apprécie d'autant plus parce que ce n'est pas moi qui les ai écrites.

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Quelle place occupent les librairies dans votre vie ?

Mon rapport aux librairies en est un d'habitude, de proximité. J'ai souvenir d'être allée quelques fois avec ma mère à la librairie Pantoute dans le quartier St-Roch quand nous étions de passage à Québec. Un peu plus tard, pendant mes études, j'ai habité tout près. C'était le premier point de repère connu du quartier. Un des libraires y est depuis que je connais l'endroit, ça a quelque chose de rassurant, qui me ramène un peu à cette proximité qu'on connait aux Îles, à cette impression de connaître les gens du lieu qu'on habite simplement parce qu'on les croise souvent. C'est quelque chose que j'ai très hâte de vivre ici, lorsque Flottille aura un lieu où nous accueillir.

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Chez Flottille, on aime dire de la littérature qu’elle est μεταφορά | metaphorá, qu’elle porte le sens.

C’est ce qui nous a fait naître artisan·e·s libraires. De la libraire, nous avons la passion d’admirer et comme l’artisan·e, nous déployons l'œuvre vers la communauté.

 

Nous disons aussi que cette passion nous porte à ...

◎ Lire, comme respirer, un acte vital et nécessaire.  

⏀ Réfléchir pour faire un usage fécond de la pensée et reconnaître que la vie en a été subtilement altérée.

⏂ Partager pour convoquer la poésie d’une bouteille lancée à la mer, pour laisser fuir les limites intimes de la lecture.

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Et vous ? Quel est votre rapport à la lecture, à la littérature ?

Comment définissez-vous cet acte qui vous porte à ...

◎ Lire, c'est en quelque sorte un rassemblement qu'on se permet de vivre seul·e. C'est trouver des voix multiples qui nous ressemblent et nous aident à mieux décoder nos manières d'exister.

⏀ Réfléchir, c'est presque toujours écrire pour moi. Le rythme avec lequel mes doigts tapent sur le clavier offre juste assez de temps à mon cerveau pour poser ses idées.

⏂ Partager, c'est lancer une bouée, c'est risquer de peut-être devenir à son tour, une voix qui en rejoint d'autres. C'est oser être, ensemble.

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