Quel est votre rapport au maritime, votre lien avec l'horizon, l'air du large, le son des vagues ?
Voilà une excellente question, dont je ne suis pas sûr de connaître la réponse. L'air du large vivifie, le son des vagues apaise, l'horizon permet de rêver en grand. Ce que j'aime des Îles, c'est justement cet espace immense qui se révèle un terrain de jeu formidable pour l'imagination. On peut voir loin en soi-même. Rien ne bloque le chemin, rien ne nous oppresse. On respire large. Notre imaginaire tend à épouser le lieu géographique dans lequel nous baignons. Les Îles sont donc un endroit idéal pour écrire et inventer des histoires. Avec le vent du large, c'est facile d'être inspiré !
De quel endroit, de quelle atmosphère avez-vous besoin pour écrire ?
Pour être franc, je peux écrire n'importe où et dans à peu près n'importe quelles conditions. Si je réussis à bien me concentrer, si je suis emballé par un projet d'écriture, je peux faire abstraction de ce qui m'entoure et m'absorber entièrement dans l'histoire que je tente de raconter. Évidemment, il m'arrive parfois d'avoir un peu de mal à y arriver !
Quel personnage de la littérature vous a habité le plus fort ?
Je vous avoue que j'ai bien du mal à trouver… Je suis plus imprégné des histoires que des personnages. Bien étrangement, car ce sont les héros qui sont les moteurs de l'histoire.
Après réflexion, je dirais les deux protagonistes de Mr Vertigo de Paul Auster, un de mes romans préférés. Une histoire initiatique légèrement fantastique racontant une amitié élève-maître des plus singulières, où l'un tente d'enseigner à l'autre l'art insaisissable de la lévitation. Un roman puissant et romanesque avec une touche d'onirisme.
Quels livres reposent patiemment sur votre table de chevet ?
Il y en a une sacrée pile !
Le labyrinthe des esprits (le livre 4 de la série Le cimetière des livres oubliés) de Carlos Ruiz Zafón (Acte sud, 2018)
La famille Martin de David Foenkinos (Gallimard, 2020)
Le bouquin joliment ornementé Blackwater de Michael McDowell (aux éditions Alto, que j'ADORE)
Miroir de nos peines de Pierre Lemaître (Albin Michel, 2020)
Le discours de Fabrice Caro (Gallimard Folio, 2020)
Et, bien entendu, quelques Stephen King, qui sont un pur plaisir de lecture.
Quelle place occupent les librairies dans votre vie ?
J'adore errer dans les librairies et lire le début des romans qui piquent ma curiosité ! J'aime aussi découvrir de nouvelles librairies. Certaines sont plus inspirantes que d'autres, davantage axées sur l'amour de la littérature que le profit à tout prix.
Chez Flottille, on aime dire de la littérature qu’elle est μεταφορά | metaphorá, qu’elle porte le sens.
C’est ce qui nous a fait naître artisan·e·s libraires. De la libraire, nous avons la passion d’admirer et comme l’artisan·e, nous déployons l'œuvre vers la communauté.
Nous disons aussi que cette passion nous porte à ...
◎ Lire, comme respirer, un acte vital et nécessaire.
⏀ Réfléchir pour faire un usage fécond de la pensée et reconnaître que la vie en a été subtilement altérée.
⏂ Partager pour convoquer la poésie d’une bouteille lancée à la mer, pour laisser fuir les limites intimes de la lecture.
Et vous ? Quel est votre rapport à la lecture, à la littérature ?
Comment définissez-vous cet acte qui vous porte à ...
◎ Lire pour s'accorder une longue parenthèse enchantée à la réalité.
⏀ Réfléchir pour essayer de fabriquer l'histoire parfaite, celle qui émouvra le monde entier !
⏂ Partager parce qu'on n'est jamais seuls… avec un livre à la main !